Résumé: Nous présentons une partie des résultats d'une enquête de santé publique étudiant les attitudes des professionnels et des familles vis-à-vis du carnet de santé de l'enfant (CSE). Cette recherche s'est primitivement inscrite dans l'étude des modifications de comportements concernant la confidentialité du CSE liée à la pandémie de sida. Les premiers résultats concernant l'inscription ou non des troubles psychopathologiques nous ont conduit à étendre l'enquête aux pédopsychiatres. L'étude a comporté deux volets: une enquête auprès des médecins (293 médecins tout venant et 87 pédopsychiatres) et une enquête auprès des familles (215 familles). Nous analysons les attitudes objectives et subjectives des médecins et des familles sur la protection de la confidentialité des informations contenues dans le CSE. Les résultats font apparaître une préoccupation fréquente de risque de rupture de la confidentialité qui, pour les médecins et pour les pédopsychiatres, incite à exclure du carnet de santé les mentions d'un certain nombre de pathologies. Les deux pathologies les plus fréquemment omises sont l'infection par le VIH et les troubles psychopathologiques. Les pédopsychiatres ne mentionnent pratiquement jamais leur intervention dans le CSE. L'enquête auprès des familles confirme l'absence de préoccupation des parents sur l'utilisation confidentielle du CSE, même pour les troubles psychologiques. Un résultat parallèle de cette étude est que la seconde cause de suivi médical spécialisé de l'enfant de quatre ans dans notre série semble être le suivi pédopsychiatrique ou orthophonique.